Depuis octobre 2025, Londres et Paris mettent enfin en application un accord migratoire historique : pour chaque migrant arrivé illégalement au Royaume-Uni depuis la Manche, un autre sera renvoyé vers la France.
Cet accord, annoncé à l’été 2025, marque un tournant majeur dans la gestion des flux migratoires entre les deux rives de la Manche.
Un accord scellé entre Keir Starmer et Emmanuel Macron
En juillet 2025, à l’issue d’un sommet bilatéral à Paris, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président Emmanuel Macron s’étaient engagés à renforcer la coopération en matière d’immigration.
Objectif : mettre fin au chaos quotidien sur les plages du nord de la France et dans le Kent, où des centaines d’embarcations tentent la traversée chaque semaine.
Sous la formule « un entré = un retourné », Londres s’engage à renvoyer en France chaque migrant intercepté sur son sol après une arrivée illégale par la Manche.
En échange, la France bénéficie d’un soutien financier britannique estimé à 480 millions d’euros sur deux ans, destiné à renforcer les effectifs et la technologie de surveillance côtière.
« Nous partageons la même mer et les mêmes responsabilités », avait alors déclaré Emmanuel Macron, saluant un “accord de fermeté et d’humanité”.
Une application concrète à l’automne 2025
Après plusieurs mois de mise au point juridique, l’accord entre en application officielle ce mois-ci.
Les premiers transferts de migrants vers la France ont été effectués le week-end dernier, selon des sources concordantes.
À Douvres, plusieurs bus ont quitté les centres d’accueil britanniques sous escorte policière, direction Calais.
Côté britannique, le gouvernement Starmer affirme vouloir réduire de 60 % les arrivées illégales d’ici la fin 2026.
Un objectif ambitieux, alors que plus de 35 000 traversées ont été recensées depuis le début de l’année, selon le Home Office.
En France, les autorités insistent sur une “coopération pragmatique”, tout en rappelant que le droit d’asile reste une compétence nationale.
Des critiques de part et d’autre
Cet accord « un pour un » divise.
Les ONG dénoncent un “**échange de vies humaines **” et une logique de quotas.
Pour Amnesty International, “ce mécanisme risque d’entraîner des refoulements collectifs contraires au droit international”.
Au Royaume-Uni, les partisans du Brexit y voient au contraire une victoire politique, symbolisant la reprise du contrôle des frontières promise depuis 2016.
Les tabloïds britanniques saluent déjà “un tournant ferme et réaliste”.
En France, plusieurs élus locaux redoutent une pression accrue sur les structures d’accueil dans le nord du pays.
Des maires du Pas-de-Calais évoquent une “crise logistique inévitable” si les retours se multiplient sans plan d’hébergement adapté.
Londres renforce aussi ses contrôles : l’ETA désormais incontournable
Ce durcissement migratoire s’accompagne d’un autre volet : le renforcement du contrôle des voyageurs légaux.
Depuis avril 2025, tous les ressortissants européens, y compris les Français, doivent obtenir une autorisation électronique de voyage (ETA) avant de se rendre au Royaume-Uni, même pour un simple séjour touristique.
Cette mesure, comparable à l’ESTA américain, permet aux autorités britanniques de filtrer électroniquement les entrées sur le territoire avant l’arrivée des voyageurs.
« Chaque entrée au Royaume-Uni est désormais vérifiée en amont. C’est une manière de concilier ouverture et sécurité », explique un porte-parole du Home Office.
Pour les touristes et professionnels français, la demande d’ETA se fait en ligne, en quelques minutes, avec un passeport valide.
L’autorisation est valable 2 ans et permet de voyager plusieurs fois sans nouvelle demande.
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Un impact politique fort des deux côtés de la Manche
L’accord « un pour un » intervient dans un contexte de forte pression politique.
Au Royaume-Uni, la nouvelle majorité travailliste cherche à prouver qu’elle gère mieux les frontières que ses prédécesseurs conservateurs.
En France, Emmanuel Macron tente de montrer son autorité sur les questions migratoires, régulièrement exploitées par l’extrême droite.
Les deux dirigeants y voient une opportunité de montrer leur pragmatisme européen, dans une période où la coopération bilatérale est souvent critiquée.
Pour Keir Starmer, l’enjeu est aussi économique : les coûts liés à l’hébergement et au traitement administratif des migrants dépassent désormais 5 milliards de livres par an.
“Chaque migrant illégal renvoyé, c’est un centre d’accueil libéré et un coût réduit pour le contribuable”, résume un ministre britannique.
Une coopération qui ne résout pas tout
Malgré cet accord, les experts restent prudents.
Les réseaux de passeurs adaptent rapidement leurs routes, notamment via la Belgique ou les Pays-Bas.
Certains craignent que le nombre de traversées ne baisse que temporairement, avant de remonter dès 2026.
Le directeur du think tank Migration Observatory, basé à Oxford, souligne que “tant que les causes profondes — guerres, misère, instabilité — ne sont pas traitées, la Manche restera une voie de passage”.
En France, les associations locales se préparent déjà à une hausse des arrivées sur la côte.
Le Secours Catholique appelle à plus de moyens humanitaires et à “un accueil digne, quelles que soient les politiques bilatérales”.
Ce que cela change pour les voyageurs européens
Pour les voyageurs réguliers entre la France et le Royaume-Uni, cet accord ne modifie pas les règles d’entrée.
Mais il s’inscrit dans une politique plus large de sécurisation des frontières britanniques, qui inclut :
- L’ETA obligatoire pour tous les voyageurs européens ;
- Le renforcement des contrôles biométriques dans les ports et aéroports ;
- Une surveillance accrue des données de voyage.
En clair, les frontières britanniques deviennent plus numériques que jamais.
Chaque déplacement est désormais vérifié, et les autorités veulent s’assurer que seuls les voyageurs légitimes franchissent la Manche.
ETA : l’autre visage du contrôle des frontières
L’ETA (Electronic Travel Authorisation) n’a pas été conçue pour les migrants illégaux, mais son objectif reste le même : anticiper et filtrer les entrées.
Elle fait partie d’un programme plus large, baptisé “Future Borders Strategy”, visant à moderniser les contrôles d’ici 2027.
Concrètement, les informations transmises lors de la demande d’ETA permettent de :
- Vérifier les antécédents judiciaires et sécuritaires ;
- Identifier les profils à risque ;
- Simplifier le passage des voyageurs fréquents.
Les autorités britanniques soulignent que plus de 5 millions d’ETA ont déjà été délivrées depuis avril, dont près de 700 000 à des Français.
“Le Royaume-Uni reste ouvert, mais nous devons savoir qui entre et pourquoi”, a rappelé Keir Starmer lors d’un discours à la Chambre des Communes.
Un tournant migratoire et sécuritaire pour l’Europe
En conjuguant l’accord migratoire franco-britannique et la mise en place de l’ETA, Londres affiche une politique claire : moins de passages illégaux, plus de contrôles légaux.
Cette double stratégie influence déjà plusieurs pays européens, dont les Pays-Bas et l’Allemagne, qui envisagent des dispositifs similaires.
Certains analystes parlent d’un nouveau modèle post-Brexit, où le Royaume-Uni veut se montrer à la fois accueillant et intraitable.
Le pari est risqué : s’il réussit, il pourrait inspirer d’autres accords bilatéraux en Europe ; s’il échoue, il renforcera les critiques sur l’efficacité des frontières “intelligentes”.
Conclusion : une frontière plus ferme, un voyage plus encadré
L’entrée en vigueur de l’accord “un pour un” n’est pas qu’un symbole politique.
C’est une redéfinition complète de la frontière franco-britannique, où chaque entrée — légale ou non — fait désormais l’objet d’un contrôle précis.
Pour les voyageurs, le message est clair :
Le Royaume-Uni reste accessible, mais les règles ont changé.
Sans ETA, impossible d’embarquer.
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